Question posée récemment lors d’une foire aux plantes à l’un des exposants : “cette plante résiste-t-elle au gel ? “
Réponse : “pas de problème, c’est une vivace” (sic).
Ou encore sur le site d’une grande jardinerie française de renom, à propos d’un Fuchsia annuel (?) : “Non rustiques, ces fuchsias peuvent être conservés l’hiver en véranda”. Ils ne sont pas annuels !
Une nouvelle fois, je constate cette confusion entre plante rustique et plante vivace, qui pourtant sont deux notions fort différentes.
Une plante vivace s’oppose à une plante annuelle. Une plante annuelle vit une année puis disparait définitivement (sauf que le semis peut redonner de nouvelles plantes pour l’année suivante). Une plante vivace va, en général, disparaitre (en apparence) en hiver puis repartir au printemps. Sa racine est pérenne, même si son feuillage ne l’est pas. Elle dure donc plusieurs années si ses conditions de végétation sont respectées.
Une plante rustique est une plante qui résiste au froid. Attention, cette notion est très relative. J’ai entendu des pépinièristes me certifier qu’une plante était rustique, en s’appuyant sur le fait que, chez eux, elle passait l’hiver dehors sans aucun problème. Or ce n’est pas parce qu’une plante passe bien l’hiver dehors à Nantes, qu’elle le passera sans problème au coeur du Morvan. Par ailleurs, en fonction de l’exposition ou de la qualité du drainage, une même plante peut, au même endroit, bien passer ou mal passer l’hiver. Il faut donc bien faire préciser cette notion de rusticité : jusqu’à quelle température négative ? dans quelles conditions de plantation ?
Des plantes vivaces peuvent donc ne pas être rustiques : par exemple, le Pelargonium est une plante vivace (il peut vivre plusieurs années), mais il n’est pas rustique : il faut le rentrer à l’abri pour l’hiver.
Inversement des plantes rustiques peuvent ne pas être vivaces : le pavot de Californie (Eschscholzia californica) est une plante qui résiste bien au gel mais annuelle (heureusement elle se ressème toute seule).
Effectivement, j’ai depuis un peu plus de 20 ans des géraniums (dans une balconnière). Ils passent de novembre à fin avril sur ma fenêtre à l’intérieur . Bien souvent, je me dis “ils ne passeront pas l’hiver” tant les feuilles se déciment … Mais voilà, cette année encore et heureusement, ils sont superbes malgré les vents forts et les changements de temps. Vos articles sont vraiment instructifs et c’est une aubaine de m’instruire même à mes 83 ans . Merci
Bonjour,
Merci pour cet article et ces précisions car j’étais un peu perdue. J’habite dans le Loiret depuis peu, où les températures descendent parfois en dessous de -10 degrés donc pas toujours facile de savoir quoi rentrer et quoi planter.
J’aimerais connaitre les plantes vivaces les plus rustiques ,car les “pépinières” nous mentent souvent.
J’aurais aimé mettre des “mufliers” (gueules de loup” )qui durent des années :il y en avait dans le jardin de ma grand-mère ,sud- Loire,en Loire-Atlantique,mais on me dit que ça gèle à -5°(j’ai d’ailleurs mis un “Penstemon” :il n’a pas tenu);veuillez me guider:j’habite au nord de la Loire.
Je vous en remercie,
Jardinairement vôtre…
Mme Dion.
Il y a beaucoup de vivaces très rustiques : vous pouvez utiliser la partie Encyclopédie de ce site pour connaître la rusticité d’une plante. Une autre solution pourrait consister à venir faire un petit tour aux Jardins du Gué où je pourrais vous montrer quantité de plantes qui ont résisté aux -18°C que nous avons connus cet hiver. Bon nombre de plantes, même non rustiques, se ressèment aussi d’année en année, ce qui permet de les conserver longtemps : ce peut être le cas des mufliers. Les mufliers sont des plantes plutôt rustiques, mais elles sont qualifiées de vivaces éphémères, car leur durée de vie individuelle est courte, c’est pourquoi les mufliers sont plutôt traités comme des annuelles, à ressemer (ou à laisser se ressemer) chaque année.